Les artistes qui usent du dessin savent d’une façon ou d’une autre la définition qu’en donne l’italien Filippo Baldini en son Vocabulario d’ell’ arte del disegno :… la mise au jour au moyen de lignes, de choses qui d’abord furent conçues en esprit et représentées en idée ; la main s’y exerce par une longue pratique dans le but de faire ainsi apparaître enfin la dite chose.
Le point de départ de mes maisons, c’est l’évocation, à la fois d’un lieu isolé, abandonné, désolé, triste et pauvre et celle d’un refuge, d’un abri, d’un lieu de cachette, de fuite . Chaque baraque est une âme qui renferme une histoire, des secrets, des peines et des regrets et peut-être quelques doux souvenirs. Chaque Baraque est l’ébauche d’un portrait.
Peinture acrylique
Au début du confinement, Michel Gasqui a produit un tableau appartenant à sa longue série représentant des bâtiments délabrés, vides, abandonnés. Fermés, car aucune porte ni fenêtre ne reste ouverte. C’est comme si ceux qui les ont quittés voulaient y enfermer le passé qu’ils laissaient derrière eux. Il utilise le carton ondulé, qui représente si bien la tôle fréquemment utilisée dans les maisons miséreuses. Pourquoi rester préoccupé par ce sujet ? « Cela concerne une douleur personnelle, mais aussi sociale. Ces maisons ont abrité des pauvres, des immigrés. »
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L’artiste
MA DEMARCHE
Je viens du collage et pour cette raison, je me sens bien plus à l’aise à devoir rassembler et ordonner des éléments épars dans une composition esthétique qu’à démarrer un tracé sur une toile immaculée (pratique que j’adopte pourtant avec mes dessins que j’entreprends toujours de manière aléatoire).
J’aime les amoncellements de vieux éléments (objets qui ont vécu ou détritus émouvants), les boîtes à trésors, les greniers, les brocantes, voire les poubelles. Je suis fasciné par les matières fatiguées, patinées : la ferraille attaquée par la rouille (qui donne des couleurs si extraordinaires !), le bois, le cuir etc.
Quand je réalisais mes photomontages, je puisais dans des piles de revues, des boîtes de photos ou de morceaux de photos classés arbitrairement par thèmes ou par couleurs, des éléments que je tentais de rapprocher pour qu’il se passe quelque chose au niveau du sens et de l’esthétique. Cela se faisait en suivant une idée ou en la recherchant.
Aujourd’hui, je fabrique des maisons délabrées, abandonnées, isolées sur et avec du carton ondulé. J’aime ce matériau pour sa « générosité » : sa matière et ce qu’il m’offre quand il est dénudé, lacéré, froissé, percé… et puis il y a de la dérision dans ce carton !
A côté des maisons, je crée des êtres hybrides avec mes dessins, des personnages grotesques composés de bric et de broc avec mes figurines et mes masques assemblés de matériaux divers.
Je travaille sur des thèmes que j’essaie d’explorer à la frontière de la réalité et de l’imaginaire en adoptant, au départ, des images simples enfantines comme les bonshommes, les maisons, les arbres…
Le point de départ de mes maisons, c’est l’évocation, à la fois d’un lieu isolé, abandonné, désolé, triste et pauvre et celle d’un refuge, d’un abri, d’un lieu de cachette, de fuite . Chaque baraque est une âme qui renferme une histoire, des secrets, des peines et des regrets et peut-être quelques doux souvenirs. Chaque Baraque est l’ébauche d’un portrait.
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